Publication du 13 juin 2024

Prendre en compte les impacts des changements climatiques pour préserver la santé physique et mentale des agents et améliorer leur qualité de vie et conditions de travail est un enjeu majeur que doivent prendre en considération les employeurs publics dans leur politique de gestion.

 

Hausse des températures : un impact fort pour les agents

En France, 3.6 millions de personnes, soit 14% des salariés, travaillent à l’extérieur et sont plus directement exposés à de fortes chaleurs*. La hausse des températures mais également leur modification de fréquence et leur intensité accroissent le risque de fatigue et/ou de stress professionnel.

Conséquence : 650 milliards d’heures de travail perdues chaque année en moyenne dans le monde en raison de chaleurs humides**

Le Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels (DUEVRP) : un outil essentiel pour adapter les conditions de travail aux changements climatiques.

En effet, il permet aux employeurs de prendre en compte les risques liés aux changements climatiques et leurs impacts sur les conditions de travail des agents. Grâce au plan d’actions généré par le DUEVRP (PAPRIPACT ou liste d’actions), les employeurs anticipent et agissent le plus tôt possible.

Les différents risques induits par les épisodes climatiques « extrêmes » comme les canicules sont par exemple :

-des risques directs « immédiats » tels que les effets liés au choc ou au stress thermique (malaise, insolation) ou à plus ou moins long terme (cancer de la peau dont le mélanome, l’insuffisance rénale)

-des risques indirects dus à l’altération de la vigilance qui peuvent être à l’origine d’accidents du travail ou agir sur les relations humaines et professionnelles et ainsi dégrader la santé mentale et dégrader la QVCT

-des risques consécutifs à la dégradation de l’environnement et à son impact sur les outils, matériels et matériaux utilisés dans le cadre du travail (utilisation de substances volatiles, diffusion d’éléments pathogènes)

*enquête SUMER 2017 de la DARES

**Source : travail et sécurité – partageons la prévention

Quelles mesures préventives ?

Quelques exemples :

  • Sensibiliser les agents concernés sur l’exposition à la chaleur, mise en place de ¼ d’heure sécurité pour rappeler les bons gestes et la vigilance envers ses collègues
  • Aménager les horaires de travail (commencer et terminer plus tôt la journée de travail) et adapter la charge de travail en conséquence
  • Aérer au maximum les locaux de travail (tôt le matin par exemple)
  • Augmenter la fréquence des pauses
  • Agir sur l’aspect bâtimentaire et locaux de travail : rénovation énergétique des bâtiments (isolant doublé, étanchéité de couleur clair, ventilation mécanique contrôlée), végétalisation des espaces urbains (création de zones ombragées) ;
  • Arranger un espace intérieur à l’abris des températures extrêmes, avec de l’eau fraîche à disposition des agents (bouteilles d’eau fraîche ou fontaine à eau) ;
  • Agir sur la dotation des EPI pour les agents exerçant à l’extérieur :
  • Vêtements plus respirants et plus légers de couleur claire. Textile rafraichissant
  • Casques avec poche de gel rafraichissante, textiles plus longs sur la nuque
  • Gilets rafraichissants (attention incompatible avec le port de harnais)
  • Gants de sécurité respirants
  • Chaussures de sécurité respirantes
  • Paire de lunettes de protection polarisée (attention au filtre choisi, certains sont déconseillés à la conduite) – précisions ci-après
  • Vêtements de travail HV respirants

À noter : en cas d’alerte préfectorale canicule de niveau 3, des pauses supplémentaires de 10 min et un assouplissement de l’horaire variable doivent être mis en place pour travailler sur des horaires moins chauds.

SAVOIR AGIR EN CAS DE SYMPTÔMES LIÉS AUX FORTES CHALEURS

Vous devez impérativement suspendre l’activité de l’agent et solliciter un avis médical en cas d’apparition d’un ou des symptôme(s) suivant(s) :

  • Fièvre
  • Pouls et respirations rapides
  • Maux de tête
  • Nausées voire vomissements
  • Peau rouge, sèche et chaude
  • Confusion, comportement étrange ou encore convulsions
  • Perte de connaissance

Il est également essentiel de mettre en place les mesures préventives précisées ci-dessus afin d’éviter que ces situations réapparaissent.

Dans l’attente, l’information devra être communiquée au médecin du travail par le biais de son secrétariat médical et une mise à jour de votre Document Unique sera à entreprendre.

Le CDG vous accompagne

Contact :
Marine AZEVEDO
Responsable du service « Prévention des risques professionnels »
Tél. : 02 79 18 11 61
Formulaire de contact

 

Pour aller plus loin 

VERRES POLARISÉS : QUAND DOIVENT-ILS ÊTRE PORTÉS ?

Les verres polarisants réduisent les éblouissements car ils possèdent un meilleur filtre ultraviolet et éliminent les éclats offrant un meilleur contraste (en particulier les verres de couleur grise). Ils sont donc essentiels sur des activités réalisées en extérieur (notamment la conduite).

À contrario, l’utilisation de ces verres est fortement déconseillée sur des postes en intérieur (fonctions administratives par ex) du fait d’une incompatibilité avec les écrans LCD (forte augmentation des contrastes)

Par ailleurs, la norme NF EN ISO 12312-1 (de juillet 2022) précise les recommandations générales sur la protection des yeux et du visage (lunettes de soleil et articles de lunetterie associés). Parmi ces recommandations, on retrouve notamment des précisons sur les différentes teintes recommandées par activités, les indices de filtration et catégories de protection : 

 TEINTE DU VERRE USAGE ET INDICATION TAUX DE TRANSMISSION CATÉGORIE
Teinte claire Confort esthétique 80 à 100% 0
Teinte légère Faible luminosité 43 à 80% 1
Teinte moyenne Luminosité moyenne 18 à 43% 2
Teinte foncée Luminosité forte 8 à 18 % 3
Teinte très foncée   Luminosité exceptionnelle 3 à 8% 4

LE REGARD DE L’EXPERT

Marine AZEVEDO
Responsable du service « Prévention des risques professionnels » – CDG 76

 

travail-et-fortes-chaleursD’un point de vue réglementaire, il n’est donné, dans le Code du Travail, aucune indication de température minimale ou maximale en deçà ou au-delà de laquelle il serait dangereux ou interdit de travailler.

D’après l’article R.4213-7 du Code du Travail, « Les équipements et caractéristiques des locaux de travail sont conçus de manière à permettre l’adaptation de la température à l’organisme humain pendant le temps de travail, compte tenu des méthodes de travail et des contraintes physiques supportées par les travailleurs. »

Par conséquent, la température des locaux doit pouvoir être adaptée à l’organisme humain. Les agents qui travaillent en extérieur (comme les jardiniers, les agents d’entretien de la voirie, des espaces-verts ou les ripeurs) peuvent être exposés à des contraintes thermiques fortes. Pendant des épisodes de fortes chaleurs ou des canicules, l’ensemble des travailleurs peut être concerné par ces risques. L’INRS indique, qu’au-delà de 30 °C pour une activité de bureau et de 28°C pour un travail physique, la chaleur peut constituer un risque pour la santé des salariés.

Il est important pour les collectivités d’assurer une ambiance thermique adaptée à l’activité physique des travailleurs. Chaque nouvelle situation de travail doit faire l’objet d’une évaluation des risques professionnels, en prenant toujours en compte le type d’activité effectuée.

Le confort thermique est une sensation liée à la température ambiante de l’environnement de travail et à la nature de l’activité. Toutefois, la température de confort thermique dépend également des perceptions individuelles, de l’habillement, de la vitesse de l’air, de la température humide et sèche et de rayonnement.

 

Activité (W/m2) Température d’air (°C) Vitesse moyenne de l’air à ne pas dépasser au poste de travail (m/s)
Sédentaire (70 W/m2) Entre 23 et 26 0,20
Légère (93 W/m2) Entre 21 et 25 0,20

 

Retours d’expériences : exemples de pratiques éco-responsables de collectivité

Métropole Rouen Normandie : la gestion différenciée

La gestion des espaces verts considère souvent l’herbe comme un déchet alors qu’elle peut être valorisée.

Forte de ce constat, la Métropole a choisi de développer un projet de mise à disposition de certains terrains dont elle a la maîtrise. L’objectif est d’appliquer une gestion écologique extensive pour favoriser la biodiversité mais aussi de mettre à disposition des herbages pour des propriétaires d’animaux (éleveurs, associations, particuliers) qui pourront y pratiquer de la fauche ou du pâturage, dans le respect du cahier des charges fixé. On parle alors de gestion différenciée.

La Métropole propose donc la mise à disposition de plusieurs sites répartis sur tout son territoire. Les sites peuvent être propriétés de la Métropole ou appartenir à des partenaires (communes, Parc Naturel Régional, Conservatoires d’Espaces Naturels, etc…). Depuis 2016, le fonctionnement du dispositif était organisé par appels à candidatures avec une date butoir. Dorénavant, la mise à disposition des sites se fait par le biais d’une banque des sites en ligne en permanence. Les candidatures peuvent être déposées à tout moment de l’année et les sites sont attribués au fil de l’eau en fonction des demandes

En savoir plus

 

Ville du Havre : l’écopâturage

L’écopâturage® est une méthode d’écopaysage de gestion des espaces verts et naturels par l’intervention d’herbivores domestiques. Cette gestion douce du paysage réduit l’usage des moyens mécaniques et proscrit l’usage des produits chimiques.

Dans le cadre de sa politique publique « Le Havre Nature », la ville du Havre fait ainsi valoir sa volonté d’aller vers des pratiques responsables, durables et écologiques. Depuis la fin de l’année 2018, la Ville du Havre fait appel à un cheptel d’animaux pour entretenir une partie de ses espaces verts.

Les avantages pour la ville :

  • Réduction de la pénibilité du travail des jardiniers qui entretiennent les espaces verts
  • Renforcement du lien social des quartiers concernés en créant un lieu de rencontre et d’animation
  • Offrir un atout pédagogique pour les enseignants et animateurs d’association, centres de loisirs, EPHAD…
  • Prendre soin de la santé des havrais en évitant la pollution engendrée par les engins mécaniques et les produits chimiques
  • Réduction également de la pollution sonore engendrée par l’utilisation d’engins mécaniques

En savoir plus

 

Articles liés :

Le droit à la déconnexion

Accéder

Améliorer le travail de demain : le pari du collectif!

Accéder

rapport social unique 2023

En savoir plus

L'agenda

du cdg 76

Aller au contenu principal