travail et fortes chaleurs

Cette fiche prévention rassemble les principales données de santé concernant les risques liés aux fortes chaleurs. Basée sur des recommandations, elle est utilisable par tous pour une meilleure prévention.

Il n’existe pas de définition réglementaire du travail à la chaleur. Le Code du travail ne donne aucune température maximale au-dessus de laquelle il est interdit de travailler. Toutefois, l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) considère qu’au-delà de 30 °C pour une activité sédentaire, et 28 °C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés.

Effets sur la santé 

Un adulte en bonne santé peut tolérer une variation d’environ 3°C de sa température interne sans que ses performances physiques et mentales soient affectées de façon importante. Cependant, la fonction physiologique de thermorégulation qui fixe la température corporelle profonde aux environs de 37°C en conditions normales va produire une réaction de défense (thermolyse) si celle-ci dépasse cette valeur (Source : Recommandations canicule, 2009).

Les effets sur la santé peuvent apparaître dès que les températures sous abris atteignent 32°, même s’il n’y a pas d’alerte « canicule » par Météo France. Le corps peut notamment manifester :

  • Une déshydratation : il s’agit d’une compensation insuffisante des pertes hydriques induites par la transpiration. Elle est notamment caractérisée par : une soif intense, des crampes, de la fatigue, des étourdissements, un malaise.

  • Un coup de chaleur : il s’agit de l’impossibilité du corps à se refroidir à 37°. Le coup de chaleur est mortel dans 15 à 25% des cas. Il est notamment caractérisé par : des maux de tête, des nausées, des vomissements, des étourdissements, une température corporelle > 40°, une accélération du rythme cardiaque et de la respiration, une peau sèche rouge et chaude, des troubles du comportement, un ralentissement général, une perte des repères dans le temps et l’espace, des délires, des convulsions, une perte de connaissance.

La perte de connaissance est une urgence vitale.

Il faut agir rapidement en cas de coup de chaleur, dès les premiers symptômes :

  • Alerter immédiatement les secours en composant le 15
  • Placer la victime à l’endroit le plus frais possible et bien aéré
  • La découvrir ou desserrer ses vêtements
  • Arroser la victime ou lui appliquer sur la plus grande surface corporelle possible du linge humide
  • Faire boire uniquement si la victime est consciente
  • Si elle est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité (PLS)

Facteurs de risques

Le risque lié aux ambiances physiques, dont fait partie le travail par fortes chaleurs, doit être pris en considération dans l’évaluation des risques professionnels. Cette évaluation doit être inscrite dans le document unique d’évaluation des risques.

Le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation*, a déterminé 3 facteurs d’aggravation :

Facteurs environnementaux :

  • Ensoleillement intense,
  • Température ambiante élevée,
  • Humidité élevée,
  • Peu de circulation d’air ou circulation d’air très chaud,
  • Pollution atmosphérique.

Conditions de travail :

  • Un travail physique exigeant (manutentions lourdes et/ou très rapides…) ;
  • Des pauses de récupération insuffisantes,
  • Le port de vêtements de travail empêchant l’évaporation de la sueur, trop serrés, trop chauds…

Facteurs personnels :

Il s’agit de facteurs liés à une mauvaise condition physique, à une hygiène de vie insuffisante ou à une mauvaise connaissance des risques liés à la grande chaleur :

  • Pathologies préexistantes (pathologies cardio-respiratoires, troubles métaboliques, pathologies neuropsychiatriques, etc.)
  • Prise de médicaments,
  • Mauvaise condition physique,
  • Consommation excessive d’alcool, de tabac, ou d’une alimentation trop riche,
  • Manque de sommeil,
  • Méconnaissance du danger lié au coup de chaleur,
  • Acclimatation à la chaleur insuffisante (processus d’adaptation par lequel une personne accroît sa tolérance à la chaleur lorsqu’elle est exposée progressivement à une ambiance chaude constante pendant une période suffisante de 7 à 12 jours),
  • Insuffisance de consommation d’eau.

source : www.agriculture.gouv.fr/canicule-les-precautions-prendre

Conseils de prévention

Il est important d’anticiper le phénomène canicule, en élaborant un plan de gestion interne, le Ministère des Solidarités et de la Santé ayant défini plusieurs étapes :

La préparation à la canicule :

  • Désigner un responsable (ex : conseiller / assistant de prévention) ;
  • Prendre le risque en considération dans le document unique d’évaluation des risques et identifier les postes concernés,
  • Vérifier / contrôler que les adaptations techniques permettant de limiter les effets de la chaleur sont fonctionnelles (aération, climatiseur, stores, etc.),
  • Informer l’ensemble des salariés des moyens de prévention, des signes et symptômes, par exemple lors d’un quart d’heure sécurité. Des affiches sont disponibles sur le site du ministère de la santé : https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-climatiques/canicule,
  • Vérifier le fonctionnement des points d’eau (une cartographie peut être réalisée et mise à disposition des agents) ainsi que les réserves de bouteilles d’eau pour les agents travaillant en extérieur. L’article R4534-143 du code du travail explique que l’employeur met à la disposition des travailleurs de l’eau potable et fraîche pour la boisson, à raison de trois litres au moins par jour et par travailleur,
  • Vérifier que les postes de travail extérieurs sont aménagés de telle sorte que les travailleurs puissent dans la mesure du possible être protégés contre les conditions atmosphériques (Article : R4225-1 du code du travail),
  • Déterminer des espaces de pause adaptés aux conditions climatiques notamment pour les agents travaillant en extérieur.

Pendant la canicule :

  • Mettre à disposition de l’eau potable et fraîche à proximité des postes de travail en quantité et qualité suffisante.

Adapter les horaires de travail ainsi que les activités dans la mesure du possible (ex : limitation du port de charge manuel) :

  • Travailler de préférence aux heures les moins chaudes,
  • Effectuer une rotation des tâches avec des postes moins exposés,
  • Augmenter la fréquence des pauses, et aménager des aires de repos climatisées ou des zones d’ombre…
  • Installer des sources d’eau fraîche à proximité des postes de travail,
  • Limiter le travail physique et mettre à disposition du matériel de manutention.
  • Surveiller les ambiances thermiques des lieux de travail, d’après l’article R4222-1 du code du travail les locaux fermés où les travailleurs sont appelés à séjourner, l’air doit être renouvelé de façon à maintenir un état de pureté de l’atmosphère propre à préserver la santé des travailleurs et d’éviter les élévations exagérées de température, les odeurs désagréables et les condensations.

Des mesures préventives simples pour rafraîchir l’espace de travail :

  • Fermer les volets (et/ou les rideaux) des fenêtres exposées au soleil,
  • Maintenir les fenêtres closes. Les ouvrir tôt le matin ou le soir,
  • Mettre à disposition des ventilateurs, brumisateurs, climatiseur. La différence verticale de la température de l’air entre la tête et les chevilles ne doit pas dépasser 3°C et la vitesse moyenne de l’air ne doit pas dépasser 0,25 m.s-1 (INRS),
  • Limiter l’utilisation des appareils générant de la chaleur comme l’ordinateur et baisser la lumière électrique,
  • Pour les employeurs, évacuer les locaux climatisés si la température intérieure atteint ou dépasse 34 °C en cas de défaut prolongé du renouvellement d’air (recommandation CNAM R.226), d’après les recommandations de la DIreccte Normandie (septembre, 2019),
  • Eviter les postes de travail le long ou à proximité des fenêtres dans la mesure du possible,
  • Eviter le travail isolé.
  • Mettre à disposition des équipements de protections individuelles adaptés (voir fiche prévention : mieux se protéger du soleil)
  • Afficher les recommandations à suivre selon le plan de gestion interne.
  • Donner la consigne aux salariés et aux encadrants de se surveiller en respectant les recommandations du Médecin du travail :
  • Boire régulièrement et sans attendre d’avoir soif (au moins 1,5 à 2 litres d’eau par jour),
  • Si la température corporelle augmente, absorber 0,5 l d’eau en plus par jour, et par degré supplémentaire,
  • Éviter toute consommation de boisson alcoolisée (y compris la bière et le vin),
  • Limiter le café, thé, cola, soda,
  • Préférer une alimentation à base d’aliments riches en eau (fruits et légumes frais, soupes froides, compotes, laitages),
  • Eviter de boire ou manger glacé : cela atténue plus vite la sensation de soif,
  • Redoubler de prudence si antécédents médicaux et si prise des médicaments,
  • Dormir suffisamment.

Fiche prévention : travail et fortes chaleurs

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Références juridiques
  • Loi n°91-1414 du 31 décembre 1991, définit les principes fondamentaux de la protection des travailleurs ;
  • Article L. 4121-2 du Code du travail, sur le fondement des principes généraux de prévention ;
  • Articles R.4213-7 à 8 du Code du travail, sur les ambiances thermiques des locaux de travail ;
  • Articles R.4225-2 à 4, R.4534-143, du Code du travail, sur la mise à disposition de boissons ;
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