piqûre d’hyménoptère (abeilles, guêpes, frelons, bourdons) : conduite à tenir

Les hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons, bourdons) ne sont pas naturellement agressifs.
Ils ne piquent que lorsqu’ils se sentent menacés. Ils injectent alors leur venin en plantant leur aiguillon ou dard.

Contrairement aux guêpes et frelons qui possèdent un aiguillon lisse leur permettant de piquer plusieurs fois, les abeilles ont la particularité d’avoir un aiguillon dentelé qui ne peut ressortir de la peau après la piqûre. Elles ne piquent donc qu’une seule fois et meurent. Chez les abeilles, le venin continue d’être injecté pendant plusieurs minutes après la piqûre.

Le plus souvent, la piqûre est douloureuse, entraîne une rougeur et un gonflement localisé, mais ne fait pas courir de risques. Les symptômes doivent s’atténuer progressivement.

Dans tous les cas de piqûre d’hyménoptères, il faut :

  • Si besoin, retirez le plus rapidement possible et avec précaution le dard par grattage avec l’ongle ou avec le bord non tranchant d’un couteau ou d’une carte de crédit. N’utilisez pas de pince à épiler, la glande à venin pourrait éclater et libérer encore plus de venin.
  • Ôtez les bagues en cas de piqûre à la main.
  • Désinfectez la piqûre avec de l’eau et du savon, puis appliquez une solution antiseptique.
  • Surveillez l’apparition éventuelle de signes de gravité au minimum dans les 30 minutes qui suivent la piqûre.
Reconnaître la gravité d’une piqûre d’hyménoptère

De manière générale, les piqûres d’hyménoptères sont bénignes et se résorbent naturellement au bout de quelques jours. En revanche, une piqûre s’avère plus dangereuse en cas de réaction allergique.

La gravité de la piqûre peut être appréciée en fonction de :

  • La localisation de la piqûre : une piqûre sur le visage, le cou, la bouche ou la gorge peut entraîner un gonflement
  • Le nombre de piqûres : plus le nombre de piqûres est important, plus les symptômes risquent d’être importants
  • L’apparition d’une réaction allergique importante localisée ou générale peut présenter comme symptômes graves :

– Difficultés à respirer ou à déglutir

– Nausées, vomissements

– Oppression thoracique

– Pâleur

– Gonflement de la langue, des lèvres, de la gorge ou des yeux

– Etourdissements, malaise ou perte de connaissance

– Fièvre ou frissons

– Eruption cutanée généralisée, parfois accompagnée de démangeaisons

Ces signes doivent vous alerter et nécessitent d’appeler immédiatement le 15 ou le 112 car il peut être nécessaire de procéder, après avis médical, à une injection d’adrénaline en cas de réaction allergique grave.

En attendant les secours, la personne piquée :

  • doit rester allongée, avec les pieds surélevés pour faciliter la circulation sanguine,
  • doit s’asseoir en cas de difficultés respiratoires,
  • ne doit pas rester seule jusqu’à la prise en charge par les secours.

Les personnes inconscientes doivent être allongées sur le côté en position latérale de sécurité.

L’allergie et l’anaphylaxie

L’anaphylaxie est la manifestation la plus sévère de l’allergie. Elle peut engager le pronostic vital lors d’un choc anaphylactique et constitue une urgence médicale.

Ils sont responsables de plusieurs morts chaque année en France. Une réaction forte ou sévère doit aboutir à un diagnostic précis et à une éventuelle désensibilisation (ou immunothérapie préventive). 

L’anaphylaxie est due à une activation inappropriée de cellules du système immunitaire, provoquant en quelques secondes/minutes une libération massive d’histamine, molécule à l’origine des différents symptômes :

▪ Difficulté à respirer, respiration sifflante

▪ Changement de voix

▪ Démangeaisons, en particulier sous les pieds sur les mains, le visage et le cuir chevelu

▪ Sensation de picotement dans la bouche

▪ Gonflement de la bouche, de la gorge, des lèvres ou des yeux

▪ Rougeurs ou urticaire partout sur le corps

▪ Étourdissements, confusion, sueurs froides

▪ Douleurs abdominales, nausées ou vomissements

▪ Fatigue soudaine ou évanouissement

▪ Désorientation ou perte de conscience

Les symptômes apparaissent le plus souvent très rapidement, dans les minutes suivant le contact avec l’allergène. Dans environ 10% des cas, une deuxième réaction survient quelques heures après la réaction initiale : on parle d’anaphylaxie biphasique, un phénomène qui justifie une hospitalisation pour surveillance après le constat d’une anaphylaxie. 

En cas d’apparition de l’un des signes de gravité, il est nécessaire de faire une injection d’adrénaline immédiatement. En effet, le seul traitement de première intention de l’anaphylaxie est l’adrénaline injectable. Celle-ci se présente sous forme de stylo dit auto-injecteur prescrit au patient après un épisode sévère (ex : Anapen®, Jext®, EpiPen®).

Si les symptômes ne s’améliorent pas ou s’aggravent dans les 5 à 15 minutes qui suivent la première injection, vous devez procéder à une seconde injection, avec un autre stylo. (D’où la nécessité de toujours disposer de deux auto injecteurs).

Quand une personne est reconnue allergique, il y a donc nécessité d’avoir avec elle ou dans son environnement immédiat une trousse d’urgence avec 2 stylos auto-injecteurs d’adrénaline par personne allergique et surtout de savoir les utiliser.

Régulièrement, il est nécessaire de vérifier l’état des stylos, la date de péremption, de relire la notice d’utilisation et de s’entraîner avec des produits factices.

Outre l’adrénaline, le patient peut recevoir, dans certains cas, des corticoïdes et des antihistaminiques pour éventuellement réduire les symptômes. 

Injection d'adrénaline

Quel que soit le laboratoire, le principe d’auto injection reste le même.

  • Il faut toujours vérifier le bon état du matériel avant injection (produit neuf, non périmé…)
  • Respecter les consignes d’utilisation, souvent plusieurs bouchons à retirer avant l’injection
  • Respect du site d’injection recommandé, souvent au niveau de la face externe de la cuisse (à travers le vêtement si impossibilité de l’enlever…)
  • Respect du temps d’administration du produit, il est nécessaire d’attendre 15 secondes après avoir entendu le « clic » indiquant la délivrance du produit
  • Vérifier que le produit a été administré

allergie-piqure

© Stocklib / Rob Byron

À noter :

En cas d’allergies connues, il est important de prévenir son environnement professionnel (employeur, responsable hiérarchique et collègues de proximité). Ils doivent savoir où se trouvent vos médicaments de secours.

Il est fortement recommandé de former un collègue à l’utilisation de l’auto-injecteur.

Fiche prévention : conduite à tenir en cas de piqûre d'hyménoptère (abeilles, guêpes, frelons, bourdons)

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