travail et fortes chaleurs

ette fiche prévention rassemble les principales données de santé concernant les risques liés aux fortes chaleurs. Basée sur des recommandations, elle est utilisable par tous pour une meilleure prévention.

Il n’existe pas de définition réglementaire du travail à la chaleur. Le Code du travail ne donne aucune température maximale au-dessus de laquelle il est interdit de travailler. Toutefois, l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) considère qu’au-delà de 30 °C pour une activité sédentaire, et 28 °C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les agents.

Depuis le 1er juillet 2025, en fonction du déclenchement des seuils de vigilance météorologique définis par le dispositif de Météo-France, l’employeur devra mettre en œuvre des mesures de prévention (organisation du travail, aménagement des postes, choix et accès aux équipements, etc.) pour protéger les agents exerçant en extérieur comme en intérieur.

Les niveaux définis par le dispositif de vigilance spécifique signalent le niveau de danger de chaque vague de chaleur selon l’échelle de couleur suivante :

Vigilance « verte » Vigilance « jaune » Vigilance « orange » Vigilance « rouge »
Une veille saisonnière sans vigilance particulière Un pic de chaleur : exposition de courte durée (1 ou 2 jours) à une chaleur intense présentant un risque
pour la santé humaine, pour les populations fragiles ou surexposées, notamment du fait de leurs conditions de travail ou de leur activité physique. Il peut aussi correspondre à un épisode persistant de
chaleur : températures élevées durablement

Une période de canicule :

période de chaleur intense et durable pour laquelle les indices biométéorologiques atteignent ou dépassent les seuils départementaux, et qui est susceptible de constituer un risque sanitaire pour l’ensemble de la population exposée, en prenant également en compte
d’éventuels facteurs aggravants (humidité, pollution, précocité de la chaleur, etc.)

Une période de canicule extrême :

canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité, son extension
géographique qui présente un fort impact sanitaire pour l’ensemble de la population ou qui pourrait
entraîner l’apparition d’effets collatéraux, notamment en termes de continuité d’activité.

 

Effets sur la santé

Un adulte en bonne santé peut tolérer une variation d’environ 3°C de sa température interne sans que ses performances physiques et mentales soient affectées de façon importante. Cependant, la fonction physiologique de thermorégulation qui fixe la température corporelle profonde aux environs de 37°C en conditions normales va produire une réaction de défense (thermolyse) si celle-ci dépasse cette valeur (Source : Recommandations canicule, 2009).

Les effets sur la santé peuvent apparaître dès que les températures sous abris atteignent 32°, même s’il n’y a pas d’alerte « canicule » par Météo France. Le corps peut notamment manifester :

  • Une déshydratation : il s’agit d’une compensation insuffisante des pertes hydriques induites par la transpiration. Elle est notamment caractérisée par : une soif intense, des crampes, de la fatigue, des étourdissements, un malaise
  • Un coup de chaleur : il s’agit de l’impossibilité du corps à se refroidir à 37°. Le coup de chaleur est mortel dans 15 à 25% des cas. Il est notamment caractérisé par : des maux de tête, des nausées, des vomissements, des étourdissements, une température corporelle > 40°, une accélération du rythme cardiaque et de la respiration, une peau sèche rouge et chaude, des troubles du comportement, un ralentissement général, une perte des repères dans le temps et l’espace, des délires, des convulsions, une perte de connaissance

    La perte de connaissance est une urgence vitale.

    Il faut agir rapidement en cas de coup de chaleur, dès les premiers symptômes :

    • Alerter immédiatement les secours en composant le 15
    • Placer la victime à l’endroit le plus frais possible et bien aéré
    • La découvrir ou desserrer ses vêtements
    • Arroser la victime ou lui appliquer sur la plus grande surface corporelle possible du linge humide
    • Faire boire uniquement si la victime est consciente
    • Si elle est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité (PLS)
    Facteurs de risques

    Le risque lié aux ambiances physiques, dont fait partie le travail par fortes chaleurs, doit être pris en considération dans l’évaluation des risques professionnels. Cette évaluation doit être inscrite dans le document unique d’évaluation des risques.

    Le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation*, a déterminé 3 facteurs d’aggravation :

    Facteurs environnementaux :

    • Ensoleillement intense
    • Température ambiante élevée
    • Humidité élevée
    • Peu de circulation d’air ou circulation d’air très chaud
    • Pollution atmosphérique

    Conditions de travail :

    • Un travail physique exigeant (manutentions lourdes et/ou très rapides…) 
    • Des pauses de récupération insuffisantes
    • Le port de vêtements de travail empêchant l’évaporation de la sueur, trop serrés, trop chauds…

    Facteurs personnels :

    • Pathologies préexistantes (pathologies cardio-respiratoires, troubles métaboliques…)
    • Prise de médicaments
    • Femme enceinte
    • Mauvaise condition physique
    • Consommation excessive d’alcool, de tabac ou d’une alimentation trop riche
    • Manque de sommeil
    • Acclimatation à la chaleur insuffisante 
    • Insuffisance de consommation d’eau

    source : www.agriculture.gouv.fr/canicule-les-precautions-prendre

      Conseils de prévention

      Il est important d’anticiper la chaleur intense, en élaborant un plan de gestion interne :

      En amont de l’épisode de chaleur intense :

      • Désigner un responsable (ex : conseiller / assistant de prévention)
      • Identifier les postes concernés (en intérieur tout comme en extérieur)
      • Evaluer les risque à l’aide du document unique d’évaluation des risques et si nécessaire inscrire des actions de prévention en sein du PAPRIPACT
      • Vérifier / contrôler que les adaptations techniques permettant de limiter les effets de la chaleur sont fonctionnelles (aération, climatiseur, stores, etc.),
      • Informer l’ensemble des agents (responsables, agents de terrain) des moyens de prévention, des signes et symptômes, par exemple lors d’un quart d’heure sécurité. Des affiches sont disponibles sur le site du ministère de la santé.
      • Vérifier le fonctionnement des points d’eau potable fraîche (une cartographie peut être réalisée et mise à disposition des agents).
      • Vérifier que les postes de travail extérieurs sont aménagés de telle sorte que les travailleurs puissent dans la mesure du possible être protégés contre les conditions atmosphériques (Article : R4225-1 du code du travail).
      • Réaliser une étude des bâtiments pour identifier des aménagements (mise en place de store, de pare soleil, végétalisation, etc.)
      • Déterminer des espaces de pause adaptés aux conditions climatiques notamment pour les agents travaillant en extérieur.

      Pendant l’épisode de chaleur intense :

      Selon l’arrêté du 27 mai 2025, les « épisodes de chaleur intense » correspondent aux niveaux de vigilance spécifiques définis par Météo-France, à savoir les seuils de vigilance de niveau jaune, orange ou rouge.

      Depuis le 1er juillet 2025, La réduction des risques liés à l’exposition aux épisodes de chaleur intense se fonde notamment sur :

      •  La mise en œuvre de procédés de travail ne nécessitant pas d’exposition à la chaleur ou nécessitant une exposition moindre :

      – Limiter le travail physique et mettre à disposition du matériel de manutention

      • La modification de l’aménagement et de l’agencement des lieux et postes de travail
      • L’adaptation de l’organisation du travail, et notamment des horaires de travail, afin de limiter la durée et l’intensité de l’exposition et de prévoir des périodes de repos :

      – Effectuer une rotation des tâches avec des postes moins exposés

      – Augmenter la fréquence des pauses, et aménager des aires de repos climatisées ou des zones d’ombre…

      – Installer des sources d’eau fraîche à proximité des postes de travail

      – Eviter le travail isolé

      • Des moyens techniques pour réduire le rayonnement solaire sur les surfaces exposées, par exemple par l’amortissement ou par l’isolation, ou pour prévenir l’accumulation de chaleur dans les locaux ou au poste de travail :

      – Fermer les volets (et/ou les rideaux) des fenêtres exposées au soleil

      – Maintenir les fenêtres closes. Les ouvrir tôt le matin ou le soir

      – Mettre à disposition des ventilateurs, brumisateurs, climatiseur. La différence verticale de la température de l’air entre la tête et les chevilles ne doit pas dépasser 3°C et la vitesse moyenne de l’air ne doit pas dépasser 0,25 m.s-1 (INRS)

      – Limiter l’utilisation des appareils générant de la chaleur comme l’ordinateur et baisser la lumière électrique

      – Pour les employeurs, évacuer les locaux climatisés si la température intérieure atteint ou dépasse 34 °C en cas de défaut prolongé du renouvellement d’air (recommandation CNAM R.226), d’après les recommandations de la Direccte Normandie (septembre, 2019),

      – Eviter les postes de travail le long ou à proximité des fenêtres dans la mesure du possible.

      • L’augmentation, autant qu’il est nécessaire, de l’eau potable fraîche mise à disposition des travailleurs :

      – Vérifier la présence d’eau potable et fraîche au niveau des robinets d’eau,

      – Prévoir un moyen pour maintenir au frais, tout au long de la journée de travail, l’eau destinée à la boisson, à proximité des postes de travail, notamment pour les postes de travail extérieurs. L’article R4463-4, indique qu’une quantité d’eau potable fraîche suffisante est fournie par l’employeur.

      • Le choix d’équipements de travail appropriés permettant, compte tenu du travail à accomplir, de maintenir une température corporelle stable

       

      • La fourniture d’équipements de protection individuelle permettant de limiter ou de compenser les effets des fortes températures ou de se protéger des effets des rayonnements solaires directs ou diffusés : retrouver les informations techniques concernant les EPI dans la fiche prévention « Mieux se protéger du soleil. »

       

      • L’information et la formation adéquates des travailleurs, d’une part, sur la conduite à tenir en cas de forte chaleur et, d’autre part, sur l’utilisation correcte des équipements de travail et des équipements de protection individuelle de manière à réduire leur exposition à la chaleur à un niveau aussi bas qu’il est techniquement possible.

       

      • L’employeur définit les modalités de signalement de toute apparition d’indice physiologique préoccupant, de situation de malaise ou de détresse, ainsi que celles destinées à porter secours, dans les meilleurs délais, à tout travailleur et, plus particulièrement, aux travailleurs isolés ou éloignés.

      Elles sont portées à la connaissance des travailleurs et communiquées au service de prévention et de santé au travail (article R4463-6 du Cdt).

        Fiche prévention : travail et fortes chaleurs

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        Références juridiques
        • Loi n°91-1414 du 31 décembre 1991, définit les principes fondamentaux de la protection des travailleurs 
        • Décret n°2025482 du 27 mai 2025 relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à la chaleur
        • Article L. 4121-2 du Code du travail, sur le fondement des principes généraux de prévention 
        • Articles R.4213-7 à 8 du Code du travail, sur les ambiances thermiques des locaux de travail 
        • Articles R.4225-2 à 4, R.4534-143, du Code du travail, sur la mise à disposition de boissons 
        Pour aller plus loin
        rapport social unique 2023

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