Tiques : un risque professionnel à ne pas négliger
Découvrez les principales informations sur les tiques et les risques qu’elles représentent en milieu professionnel. Basée sur les connaissances scientifiques et les textes réglementaires en vigueur, elle est destinée à sensibiliser et à guider les agents et encadrants dans la mise en œuvre de mesures de prévention adaptées aux activités en extérieur.
Qu'est-ce qu'une tique ?
La tique est un acarien parasite qui se nourrit de sang et peut transmettre des maladies graves, comme la maladie de Lyme. Elle est particulièrement active au printemps et à l’automne, dans les zones boisées ou herbeuses. On recense plus de 900 espèces de tiques dans le monde, dont la famille la plus répandue est celle des Ixodidae, ou tiques dures.
Une tique adulte mesure entre 3 et 10 mm, selon son stade de développement et si elle est gorgée de sang. Son cycle de vie comprend trois phases : larve, nymphe, puis adulte, chacune nécessitant un repas sanguin.
Où trouve-t-on les tiques ?
La tique est présente partout la France, cependant il y a des zones à forte incidence, notamment le Grand Est (Alsace, Lorraine), l’Île-de-France, la Basse-Normandie, l’Aquitaine, Rhône-Alpes et l’ex-Midi-Pyrénées. Les régions méditerranéennes et les zones de haute montagne sont généralement moins favorables à leur prolifération en raison de la chaleur sèche ou de l’altitude.
Les tiques vivent au niveau du sol, dans les zones boisées, les hautes herbes, les broussailles et les haies. Lorsqu’elles recherchent un hôte, elles grimpent sur la végétation (généralement à moins de 1 mètre de hauteur) et attendent le passage d’un animal ou d’un humain.
Contrairement à une idée reçue, la tique ne saute pas et ne vole pas : elle se laisse tomber pour ensuite s’accrocher afin de se nourrir de son sang.
Même si elles peuvent être retrouvées tout au long de l’année, en France les tiques sont essentiellement actives d’avril à octobre, mais certaines espèces peuvent rester actives en hiver si les températures restent douces.
Risques de morsure et maladies transmises
En Europe, les tiques sont les premiers arthropodes vecteurs d’agents pathogènes pour l’Homme et les animaux domestiques
L’incidence des maladies qu’elles transmettent est en hausse, notamment à cause du réchauffement climatique et de la fréquentation accrue des milieux naturels. Leur salive peut contenir divers microorganismes pathogènes, dont certains sont transmis au moment de la morsure. En France, environ 20 % des tiques sont porteuses d’un agent pathogène et parmi elles, 5% l’étaient par plusieurs germes.
Le risque de transmission augmente fortement avec la durée d’attachement de la tique, avant les 12 à 24 premières heures : peu ou pas de risque.
Chez l’Homme, la maladie à tiques la plus fréquente est la borréliose de Lyme ou maladie de Lyme. Après morsure par une tique infectée, il y a un risque d’environ 5 à 10% de risque de développer la maladie.
Prévention et conduite à tenir
Pour limiter le risque de morsure, il est recommandé de couvrir au maximum la peau avec des vêtements longs, de préférence des couleurs claires pour repérer facilement les tiques, et de porter des chaussures fermées, bottes ou guêtres. Il faut éviter le contact avec la végétation haute (herbes, broussailles), rester au centre des sentiers et ne pas s’asseoir à même le sol.
Au retour d’une sortie en milieu naturel, il est indispensable de s’inspecter minutieusement, notamment au niveau des plis de peau (aisselles, aine, genoux, cou, derrière les oreilles), le cuir chevelu, du cuir chevelu et du dos. L’utilisation d’un miroir ou l’aide d’un tiers peut être utile. La morsure de tique étant indolore, seule une inspection attentive permet de la détecter. Une fois gorgée de sang, la tique tombe d’elle-même, mais il est préférable de l’enlever dès que possible avec un tire-tique, sans appliquer de produit.
En cas de morsure :
- Retirer la tique en tournant avec une pince adaptée.
- Tourner doucement (dans n’importe quel sens) jusqu’à ce que la tique se décroche
- N’utilisez surtout pas de produits (huile, éther, alcool, flamme…)
- Ne pas comprimer le corps afin d’éviter la régurgitation
- Désinfecter avec un antiseptique la zone de morsure
- Surveiller l’état cutané les semaines suivantes
- Signaler la piqûre auprès de son employeur et pour aider à mettre en place une meilleure prévention
- Signaler sa piqûre sur www.citique.fr
Signe de gravité
Après une morsure de tique, il est important de rester attentif à certains signes dans les jours et semaines qui suivent. En effet, la tique peut transmettre des bactéries ou des agents infectieux susceptibles de provoquer des symptômes variés.
Même si la morsure passe inaperçue au début ou semble anodine, des signes peuvent apparaître jusqu’à un mois plus tard. Une surveillance régulière de la zone de piqûre et de votre état général permet de repérer rapidement toute anomalie et de consulter un médecin sans délai ; en cas de morsure de tique ou au moindre doute, il est essentiel de contacter rapidement votre médecin ou le 116 – 117 (médecin de garde) et d’en parler avec un professionnel de santé, qui pourra vous orienter si besoin vers un centre de compétence des maladies vectorielles à tiques, présents dans chaque région.
Cette vigilance permet une prise en charge rapide et efficace en cas de besoin.
- Apparition d’une plaque rouge caractéristique (érythème migrant)
Elle apparaît au point de morsure, puis s’étend en cercle, souvent sans démangeaisons ni douleur.
- Sa taille varie de 5 à 30 cm, voire plus.
- Elle peut apparaître entre 3 et 30 jours après la piqûre.
- Un syndrome grippal :
- Fièvre modérée
- Courbatures
- Fatigue inhabituelle
- D’autres symptômes généraux :
- Douleurs articulaires
- Impression de malaise général, même sans fièvre
- Des complications peuvent apparaître plus tardivement
Si l’infection n’est pas traitée à temps, elle peut évoluer et provoquer, après plusieurs semaines :
- Des atteintes du système nerveux (maux de tête, troubles neurologiques)
- Des atteintes articulaires (douleurs, raideurs, inflammation)
- Parfois des atteintes cardiaques (troubles du rythme, fatigue anormale)
Dans certains cas, ces complications peuvent s’installer durablement avec des signes neurologiques ou rhumatologiques. Un traitement antibiotique adapté, prescrit à temps, permet d’éviter ces complications et de stopper l’évolution de l’infection.
Pour les professionnels travaillant à l'extérieur
Les agents des espaces verts et autres professionnels exposés doivent bénéficier d’une information spécifique, de vêtements de protection adaptés et chaussures fermées.
Les employeurs ont l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.
L’évaluation du risque de morsure de tique (risque biologique) doit être intégrée au Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP).
En cas de morsure suivie de symptômes, la maladie de Lyme ( La borréliose de Lyme) peut être reconnue comme maladie professionnelle sous certaines conditions (Tableau n°19 B du régime général).
Tiques : un risque professionnel à ne pas négliger
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