Accident exposant au sang (AES) hors activité de soins

Cette fiche prévention est dédiée essentiellement aux agents non concernés par les activités de soins afin de prévenir la survenue d’un accident exposant au sang ou ses conséquences.

Définition

« Un accident exposant au sang (AES) est défini comme tout contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée (piqûre ou coupure) soit une projection sur une muqueuse (œil, bouche) ou sur une peau lésée. »

Par exemple seront considérés comme un accident professionnel exposant au sang :

  • Une piqûre accidentelle de la main en ramassant une seringue avec aiguille, abandonnée sur une surface, sur le sol ou présente dans un sac de déchets
  • La projection de sang dans les yeux en secourant une personne blessée qui saigne
  • Un contact avec le sang d’une autre personne au niveau d’une peau lésée (ex. coupure ou blessure préalable non recouverte de pansement)

Il n’y a pas de danger lorsque le contact avec le sang se fait directement sur une peau saine, non lésée.

Se piquer ou se couper avec un objet qui n’aurait pas été au préalable souillé de sang n’est pas non plus considéré comme un AES.

Quels sont les risques ?

Le risque d’une exposition accidentelle avec le sang d’une autre personne est d’être infecté par un microbe (bactérie ou le plus souvent virus) déjà présent dans le sang de cette personne.

Les maladies infectieuses les plus à risque d’être ainsi transmises sont :

  • L’hépatite C
  • L’hépatite B
  • L’infection par le VIH (virus du sida)

Toutefois, ce risque de contamination peut être très faible, en particulier pour le virus du sida.

Le risque d’être infecté dépend de nombreux facteurs et en particulier du type d’exposition. Le risque est beaucoup plus élevé pour une piqûre profonde avec une aiguille creuse souillée de sang frais. Le risque est beaucoup plus rare en cas de projection de sang sur une muqueuse.

De plus, en raison de l’efficacité des traitements contre le virus du sida et celui de l’hépatite C, de moins en moins de personnes en France sont susceptibles de transmettre ces virus.

 

Quels sont les activités et les postes à risque ?

Outre les activités de soins réalisées par le personnel médical et paramédical, toutes les activités professionnelles susceptibles d’exposer l’agent au sang ou à d’autres produits biologiques, soit directement (contact direct, projections), soit indirectement (manipulation et transport de dispositifs médicaux, de déchets) sont concernées par ce risque.

Hors du domaine du soin, les postes suivants peuvent être exposés :

  • Les policiers municipaux
  • Les pompiers, les secouristes
  • Les agents chargés de la collecte et du tri des déchets ménagers
  • Les agents chargés de l’entretien des espaces publics, en particulier en extérieur (voirie, espaces verts, aires de jeux, …)
  • Les agents de déchèterie
Comment éviter ce risque ?

En plus des vaccinations standard (ex. : tétanos), la vaccination contre l’hépatite B est recommandée à tous les agents susceptibles d’être exposés au sang par le biais d’une piqûre/coupure ou projection. Pour les professionnels déjà vaccinés, un contrôle de l’immunité (dosage du taux d’anticorps) permet de connaître la qualité de la protection.

En outre, il est important de respecter les recommandations suivantes :

  • Porter des vêtements de travail couvrant les bras, le corps et les jambes
  • Porter des chaussures de sécurité
  • Porter des gants assurant une bonne dextérité mais aussi une résistance importante contre les perforations et les coupures
  • Ne pas prélever à la main (même gantée) les objets coupants ou tranchants susceptibles d’être souillés de sang.
  • Utiliser des outils lavables qui doivent toujours être disponibles à proximité : pince de ramassage ou pelle et spatule.
  • Placer l’objet coupant ou tranchant dans un conteneur spécifique rigide anti-perforation (conteneur jaune en plastique DASRI) Respecter le niveau maximum de remplissage et refermer en sécurité. Faire évacuer par une filière appropriée avec la rédaction d’un protocole de sécurité avec le prestataire.
  • Éviter de manipuler les sacs poubelles mais les laisser dans le conteneur qui sera vidangé directement dans le camion ou la benne. Sinon, saisir et transporter les sacs poubelles par le haut sans les comprimer lors de la saisie
  • En cas d’intervention auprès d’une personne blessée : porter systématiquement des gants à usage unique, si possible recouvrir toute plaie préexistante d’un pansement, porter des lunettes à branches avec protections latérales en cas de risque de projections.
Quelle conduite à tenir en cas d'accident ?
  1. Effectuer immédiatement des soins locaux :
  • En cas d’exposition cutanée :
    – NE PAS faire saigner !
    – Nettoyer immédiatement la plaie à l’eau courante et au savon,
    – Rincer
    – Effectuer une désinfection immédiate par Dakin® ou alcool 70° ou Bétadine® dermique. Respecter un temps de contact de 5 minutes au moins par trempage.
  • En cas d’exposition muqueuse oculaire ou buccale :
    – Laver abondamment au sérum physiologique ou à l’eau pendant au moins 5 minutes, se faire aider pour les projections oculaires.
  1. Ne pas envoyer les aiguilles souillées à l’hôpital ou à un laboratoire : aucun test ne sera réalisé dessus (résultats non pertinents et risque majeur de blessure lors des manipulations). Si possible prendre en photo le matériel responsable de la blessure.
  1. Informer sa hiérarchie
  1. Essayer de recueillir les éléments suivants :
    • Heure de l’accident de service
    • Type d’aiguille : creuse (ex : de prélèvement ou d’injection) ou pleine (ex : de suture)
    • Sang visible ou non dans le corps de la seringue
    • Aiguille attachée ou non à une seringue
    • Endroit où se trouvait le matériel
    • Siège de la lésion sur le corps
    • Profondeur de la piqûre. La plaie a-t-elle saigné ? érosion simple ou piqûre profonde ?
    • Type d’EPI portés (ou non) au moment de l’accident
    • Vaccinations de l’agent (tétanos, hépatite B)
    • Description des premiers soins apportés
  1. Prendre un avis médical dans l’heure en contactant et/ou en se rendant dans un service d’urgence ou un service spécialisé de prise en charge des AES (le plus souvent médecin référent de service d’infectiologie) afin de déterminer si un traitement et/ou une vaccination est à mettre en œuvre en urgence et mettre en place un suivi sérologique (surveillance par prises de sang).
  1. Déclarer l’accident de service ou de travail auprès de l’Autorité Territoriale
  1. Faire remplir un certificat médical initial d’accident de service ou de travail selon les modalités qui vous seront précisées par la collectivité
  1. Selon les recommandations médicales initiales : poursuivre le suivi biologique et sérologique (prises de sang) jusqu’à 12 semaines après l’accident.

Fiche prévention : accident exposant au sang (AES) hors activité de soin

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Références juridiques
  • Article 2-1 du décret n°85-603 du 10 juin 1985 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à la médecine professionnelle et préventive dans la fonction publique territoriale
  • Article L.4121-1 du Code du travail
  • Arrêté du 10 juillet 2013 relatif à la prévention des risques biologiques auxquels sont soumis certains travailleurs susceptibles d’être en contact avec des objets perforants.
  • DGS/SP2/PP2/DGOS/PF2/DSS/1C/DGT/CT2/2019/45 du 25 février 2019 relative aux recommandations de prise en charge des accidents d’exposition au sang et aux liquides biologiques (AES) survenant dans un environnement professionnel et des accidents d’exposition sexuelle.
  • Arrêté du 27 mai 2019 fixant les modalités de suivi sérologique des personnes victimes d’accident du travail et des fonctionnaires civils victimes d’accident de service entraînant un risque de contamination par le virus de l’immunodéficience humaine. JORF n°0126 du 1 juin 2019.
Références documentaires
  • Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017). Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH. Recommandations du groupe d’experts. Sous la direction du Pr Philippe Morlat et sous l’égide du CNS et de l’ANRS.
  • Centres de tri de déchets ménagers recyclables. Exposition aux déchets à risques infectieux. INRS. ED 6335 avril 2019.
  • Déchets assimilés. Elimination des DASRI et assimilés. Prévention et règlementation INRS ED 8918 Juin 2013
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