Travailler dans le froid

Travailler dans le froid peut s’avérer dangereux pour la santé et la sécurité de vos agents. L’effet du froid sur l’ensemble du corps va du simple inconfort thermique, à l’altération des fonctions physiologiques, musculaires et sensorielles (exemples : des frissons, des gelures, des nécroses tissulaires, etc.)

Que dit la réglementation ?

La règlementation ne fixe aucune température minimale pour le travail. L’employeur doit cependant prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (L4121-1). Pour ce faire, il doit procéder à l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs (L4121-3). Cela concerne aussi bien les activités dans un local (ex : bureau, entrepôt, cuisine, etc.) ou des activités extérieures (ex : activité d’entretien des espaces verts, de la voirie, etc.).

Les acteurs :

L’instruction interministérielle relative à la prévention et la gestion des impacts sanitaires et sociaux liés aux vagues de froid 2023-2024 précisent les objectifs et les dispositifs de prévention ainsi que le rôle des différents acteurs.

L’article R4223-15 du Code du travail précise « L’employeur prend, après avis du médecin du travail et du comité social et économique, toutes dispositions nécessaires pour assurer la protection des travailleurs contre le froid et les intempéries ».

 

Les activités :

  • En extérieur

D’après l’article R4225-1 du code du travail : les postes de travail extérieurs sont aménagés de telle sorte que les agents soient protégés contre les conditions atmosphériques et ne puissent glisser ou chuter.

  • Dans les bâtiments

– Les locaux de travail fermés : d’après l’article R4213-7 du code du travail : les équipements et caractéristiques des locaux de travail sont conçus de manière à permettre l’adaptation de la température à l’organisme humain pendant le temps de travail, compte tenu des méthodes de travail et des contraintes physiques supportées par les travailleurs.

D’après l’article R4223-13 du code du travail : les locaux fermés affectés au travail sont chauffés pendant la saison froide. Le chauffage fonctionne de manière à maintenir une température convenable et à ne donner lieu à aucune émanation délétère.

 

Pour exemple :

L’INRS conseille dans l’ED 924, dans les périodes hivernales (période de chauffage) :

  • La température doit être comprise 20 et 24 °C
  • La différence verticale de la température de l’air entre 1,1 m et 0,1 m au-dessus du sol (niveau de la tête et niveau des chevilles) ne doit pas dépasser 3°C
  • La vitesse moyenne de l’air ne doit pas dépasser 0,15 m.s-1

Dans les locaux annexes : d’après l’article R4223-14 du code du travail : la température des locaux annexes, tels que locaux de restauration, locaux de repos, locaux pour les travailleurs en service de permanence, locaux sanitaires et locaux de premiers secours, obéit à la destination spécifique de ces locaux.

La démarche de prévention

Il est conseillé d’appliquer les 9 principes généraux de la prévention (Article L4121-21 du code du travail) :

  • Éviter les risques
  • Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités : 

– Évaluer la température en intérieur : d’après l’INRS « dès que la température ambiante (à l’abri du vent) est inférieure à 5 °C, la vigilance s’impose. Car à cette température, une exposition au froid, prolongée ou non, a des effets directs sur la santé. Si les températures comprises entre 5°C et 15 °C présentent moins de risques directs, elles peuvent néanmoins être sources d’inconfort pour des travaux sédentaires ou de pénibilité légère« .

– Évaluer la température en extérieur : cette évaluation est dépendante de deux facteurs celui de la température et celle du vent. Pour ce faire, il est préconisé d’utiliser l’indice de refroidissement éolien (source INRS) :

Ressources documentaires

Risque froid : prévenir les risques

Travail au froid : accidents et effets sur la santé

Travail au froid : ce qu’il faut retenir

 

  • Combattre les risques à la source : par exemple isoler les surfaces métalliques, prévenir les chutes de glissade par un salage ou un choix en amont de revêtement antidérapant, etc.
  • Adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail, ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé :

– Mettre en place des aides à la manutention manuelle permettant de réduire la charge physique de travail

– Favoriser le travail en binôme 

– Etc.

  • Tenir compte de l’état d’évolution de la technique :

– Mettre à disposition un local chauffé (et non surchauffé) offrant la possibilité de consommer des boissons chaudes et proposant des moyens de séchage des vêtements (préconisation INRS)

– Prévoir également des armoires chauffantes permettant de sécher des vêtements mouillés, de stocker des vêtements de rechange (préconisation INRS)

  • Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux
  • Donner les instructions appropriées aux travailleurs : par exemple : Sensibilisation au risque routier (conduite en condition météorologique défavorable, quipement et entretien du véhicule).
  • Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants :

– Mettre en place des échauffements

– Planifier des activités en extérieur 

– Limiter du temps de travail au froid, dont le travail sédentaire ;

– Organiser un régime de pauses adapté et un temps de récupération supplémentaire après des expositions à des températures très basses ;

  • Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle par exemple adapter les équipements de protection individuelle (EPI) :

 

Protection du corps :

Il existe 3 normes : EN 14058, EN 342, EN 343.

Norme qui définit les méthodes d’essais et d’exigences de la performance des vêtements pour la protection du corps.

A : résistance thermique (1 à 3)

B : perméabilité à l’air (1 à 3)

C : résistance à la pénétration de l’eau (1 à 2)

D : résistance évaporative

E : isolation thermique

Norme qui définit les méthodes d’essais et d’exigences de la performance des ensembles de vêtements (ex : combinaison) pour la protection du corps.

A : isolation thermique

B : niveau de perméabilité à l’air

C : niveau de respirabilité

Norme qui spécifie les méthodes d’essais d’imperméabilité des vêtements ainsi que le niveau de respirabilité du vêtement.

 

A : niveau d’imperméabilité (0 à 3). Plus l’indice d’imperméabilité est important plus l’imperméable est élevé.

B : niveau de respirabilité (0 à 3)

Protection des pieds

Les chaussures peuvent avoir une exigence additionnelle pour une isolation de la semelle contre le froid. Il s’agit de l’exigence CI.

Lors du choix des chaussures de sécurité, une vigilance sur les matériaux est requise notamment pour les embouts et les semelles « antiperforation » des chaussures. En effet, l’acier est reconnu pour être un conducteur thermique et l’aluminium comme un faible isolant thermique.

 

Protection des mains

La norme EN 511 définit les exigences et les méthodes d’essais pour garantir une protection contre le froid jusqu’à – 50°C.

A : Résistance au froid convectif (à 4)

B : Résistance au froid de contact (0 à 4)

C : Imperméabilité à l’eau (0 à 4 )

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